La Maladie Rénale Chronique (MRC) affecte environ 10% de la population mondiale adulte et un tiers des personnes âgées ; elle ne cesse de croître avec le vieillissement de la population. C’est un problème de santé publique de plus en plus reconnu.

En France, quelques chiffres marquants du registre national REIN

 

  • 76 000 personnes sont dialysées ou greffées pour une insuffisance rénale.
  • 10 000 personnes par an débutent un traitement de suppléance.
  • Parmi ces dernières, plus de 3000 personnes (1 sur 3) débutent la dialyse dans un contexte d’urgence, c’est-à-dire insuffisamment préparées.
  • Le coût annuel des traitements de suppléance s’élève à 4 milliards d’euros.
 

Taux d’incidence standardisés de l'insuffisance rénale terminale traitée en France (par million d'habitants) 

 

Le défi posé aux chercheurs est d’appréhender tous les facteurs qui peuvent avoir un impact sur l’évolution de la MRC afin de donner aux patients, aux professionnels de santé, aux industriels et aux décideurs les moyens d’action pour mieux préserver la santé rénale, améliorer la qualité de vie des malades et rendre plus efficient le système de santé dans leur prise en charge.
C’est le défi que relève CKD-REIN !

Coordonnée par l’Université Paris-Sud, l’étude CKD-REIN est pilotée par treize partenaires institutionnels dont l’Inserm, l’Agence de la Biomédecine, plusieurs universités et centres hospitalo-universitaires, le Centre National de Génotypage et un partenaire américain, Arbor Research.
CDK-REIN, première étude du genre en France, s’ajoutera à des études comparables menées aux Etats-Unis, en Allemagne et aux Pays-Bas (voir CKDopps). Elle bénéficie d’un financement public-privé (avec 4 millions d’euros issus du programme « Investissement d’avenir ») et des partenariats avec des industriels comme Amgen, Baxter, Fresenius, GlaxoSmithKline, MSD, Sanofi, Lilly et Otsuka.

Seront étudiés : les facteurs sociaux et environnementaux comme les conditions de vie , l’alimentation, l’activité physique; les facteurs génétiques et les marqueurs biologiques avec la création d’une biothèque ; le retentissement des atteintes associées notamment cardiovasculaires et osseuses ; les pratiques médicales et l’organisation des soins qui seront comparés avec plusieurs autres pays qui collectent des données similaires (CKDopps).
Au total, 2000 variables seront collectées chez 3200 patients constituant d’une véritable plateforme de recherche accessible à la communauté scientifique.

 

« Le programme Investissement d’avenir constitue pour nous chercheurs à la fois une chance et un défi. Une chance car il permet de développer un projet de recherche ambitieux avec un potentiel d’impact fort pour la vie quotidienne des malades et pour la santé publique. Un défi, car sa réussite dépend de l’adhésion durable des patients au projet et de la pérennité des partenariats engagés » Bénédicte Stengel, coordinatrice scientifique du projet.